Aller au contenu

Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 41 —


suppléer, et même ne maudit plus la Révolution que pourtant elle n’aime pas.

Quelque temps après, une ancienne amie, qui sortoit de faire son noviciat en l’hymen, étant venue la voir, tâchoit de la consoler par toutes sortes de raisons empruntées de la nature même de son affliction, et toutes très solides ; et comme entre autres conseils officieux elle lui donnoit celui de s’attacher un aimable cavalier, qu’elle lui indiquoit, et que la veuve juroit de ne jamais plus connoître d’hommes, le petit Favori se glisse sous les jupes de cette conseillère, qui avoit les deux pieds sur les chenets, et par une infidélité impardonnable, à moins que ce ne fût une méprise, comme je l’ai toujours pensé, il va droit au con pour y exécuter sa manœuvre ordinaire.

La jeune amie qui n’étoit pas initiée au mystère, jette un cri, se lève, se trousse, croit avoir un rat sous sa chemise (on sait que c’est la bête d’épouvante de toutes les femmes), et n’aperçoit à ses pieds que Favori, qu’elle ne peut soupçonner d’une pareille incongruité. Madame Conlêché sourit, pour la première fois depuis son malheur, gronde Favori, et instruit son amie, qui se prit à rire de bon cœur et de la fausse frayeur