Aller au contenu

Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 61 —


Ici est un arbrisseau jeune encore qui porte l’empreinte de nos feux. Elle survivra à notre souvenir, cette empreinte fidèle de mon bonheur, aux siècles qui la perpétueront. Je vois d’ici ce gazon que le choc des plus tendres ébats, la chaleur des désirs les plus pressans et les plus satisfais n’a pas encore permis de s’élever au niveau de cet autre gazon qui l’avoisine, et qu’a épargné notre tendresse.

En lui peignant ainsi l’expression de ses sentimens, il lui serroit la main et la conduisoit vers cet endroit qui par l’énergie de sa position garantissoit l’authenticité de son ardeur. Qu’il étoit séduisant en ce moment et par conséquent difficile d’échapper à tant de pièges ! Il le faut confesser, c’étoit le plus jeune, le plus beau et sans contredit le plus aimable des trois. Sa main commençoit déjà à s’égarer furieusement, et elle, toujours en état de défense, commençoit à ne plus avoir des forces suffisantes, ni au moral, ni au physique, pour se défendre.

Tout à coup surviennent les autres soupirans, qui s’attendent à être traités au mieux, ainsi qu’ils présument que leur rival vient de l’être. L’un des deux reste seul, comme c’étoit convenu, et l’autre