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Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/121

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flatteries et d’adroits cadeaux, paraissaient viser la conquête de Lina, après laquelle courait ouvertement Gaston Gressac, et quant à Jacques, il ne dédaignait pas les ardentes félicités que lui apportait Annette.

Un après-midi qu’il avait été obligé de descendre à Paris et d’y déjeuner, rentrant plus tôt qu’on ne l’attendait, il aperçut dans un coin du jardin, à l’ombre des superbes tilleuls, deux fillettes assises sur les genoux d’Antoine Gorgon, lui chatouillant chacune les narines ou le cou avec un brin de paille, tandis qu’il avait les mains sous leurs jupes. Il eut un sursaut de mauvaise humeur en reconnaissant dans l’une sa belle-sœur Léa, sous la toilette de gamine qu’il lui faisait prendre, et dans l’autre la petite Pauline Turlu, la nièce des Gressac. Quoique jamais la jalousie ne fut son défaut, la vue de son cousin, se livrant au genre de débauche qu’il affectionnait, le contraria, et il s’approcha avec irritation du groupe, auquel il cria :

— Est-ce ici une maison d’éducation pour jeunes filles ?

— Des fois, répondit Antoine, mais je crois que tu ferais bien mieux d’aller voir ce qui se passe dans la maison, et de nous ficher la paix.