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Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/15

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L’Amour paillard, Bandeau de début de chapitre
L’Amour paillard, Bandeau de début de chapitre


II


D’un landau, le montreur de plaisirs et son monde descendirent à la porte d’un immeuble de la rue Marbeuf. Antoine Gorgon, le visage entièrement rasé de frais, le corps sanglé dans une redingote, présentait, on ne peut mieux, le type d’un brave tabellion de province. Quant à Jacques Phoncinot, la moustache brune en croc, l’allure dégagée sous un complet marron, il précédait toute sa bande, les dames en toilette modeste de soie noire, sans falbalas tapageurs, le suivant à la queue leu leu. Antoine s’informa de l’étage où habitait Mme La Férina ; le concierge répondit poliment de grimper jusqu’au troisième, où l’on attendait ces dames et ces messieurs.

Sur le tapis de l’escalier, les pas de nos gens glissaient sans bruit ; ils virent la porte de l’appartement ouverte sur le palier. On les