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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/152

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L’ÉTOURDI.

L’on n’a laiſſé des lettres de Mademoiſelle d’Herbeville que ce qui eſt néceſſaire pour l’intelligence du lecteur, & ces fragmens ſuffiſent pour donner une idée du caractere de cette jeune perſonne.


Mademoiſelle d’Herbeville à Lucie


SI j’oſais, ma chere Lucie ;… oui je l’oſerai ; n’êtes-vous pas ma meilleure amie ; eh bien, écoutez donc.

Il nous a été préſenté, depuis quelques jours, un jeune Officier, âgé de 18 ou 20 ans, plein de graces, & dont la figure me fit une impreſſion auſſi vive que celle que certainement je lui cauſai. Car s’il eſt vrai que les yeux ſoient le thermometre de l’ame, & qu’ils en marquent, tous les mouvemens & toutes les viciſſitudes, ceux du Chevalier *** me dirent que la ſienne venait d’en éprouver une qui la ſortait de ſon aſſiette ordinaire. Mais la vanité, ce ſentiment qui a dit-on, autant d’em-

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