gueil, ſans que nous nous en appercevions,
ſe mêle avec nos affections les
plus tendres, & augmente ou diminue
le ſentiment de douleur à proportion
de ce que nous nous croyons humiliées
par les circonſtances qui l’accompagnent.
Je fus donc piquée de la conduite
du Chevalier, & je n’eus garde de
m’avouer la cauſe de mon dépit. Je le
mis ſur le compte de l’impoliteſſe que
je trouvai à ne pas venir voir ma mere.
Il me parut que c’était la traiter bien
cavaliérement. Auſſi une révérence ſeche
fut tout ce que je crus à propos
de rendre au ſalut galant qu’il nous
fit lorſque nous ſortimes ma mere &
moi.
À peine l’eus-je perdu de vue, que je me trouvai éclairée ſur mon cœur, par ce qui venait de ſe paſſer avec M. le Chevalier, & par la violence extrême que je m’étais faite pour le traiter froidement.........
Oui, ma Lucie, j’aime les différentes ſucceſſions de différens ſenti-