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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/161

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L’ÉTOURDI.


bien par excellence, que nos deſirs pourſuivent ſans ceſſe, & n’atteignent jamais. Je penſe que s’il exiſte dans le monde, il doit réſider dans une union conſtante & bien aſſortie. Séduite par cette illuſion, je me livre à une paſſion auſſi vive que celle que j’ai inſpiré. À préſent je ne mets plus d’obſtacle à ſes progrès ; loin de m’en allarmer, j’en fais la meſure du bonheur que je me promets..........

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… Oui, je vivrai pour l’aimer ; ah ! ç’eſt trop peu, mes jours, doivent être conſacrés à l’adorer. Le Chevalier eſt encore venu dans ma chambre. La joie de le voir a fait diſparaître les ſages réflexions qui m’interdiſent des entrevues ſi périlleuſes. Il m’a parlé avec tant de graces, tant d’amour, tant de ſentiment, que jamais je n’ai été plus contente de lui, & plus conſolée du pouvoir qu’il a pris ſur mon cœur. Il eſt tel en effet qu’il ſemble que ſon ame régit la mienne. Il n’eſt affecté d’aucun ſentiment, qu’il ne s’en trouve en moi