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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/173

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L’ÉTOURDI.


nœuds qui nous attachent à elle… Moi écrire au Chevalier pour lui dire… Je n’en aurai jamais la force… Comment lui annoncer ce que je ne penſe point, ce que je ne deſire nullement, & ce qu’on, veut cependant que je faſſe… Comment lui apprendre ?… Ma Lucie !… ma Lucie !… je me repoſe ſur votre amitié, ménagez ſon cœur, ſa ſenſibilité… Je ſuc… com… be… Dieu ! quel état que le mien !




… Le devoir a enfin triomphé !… Je ne le verrai donc plus !… Voilà qui eſt fait, le bonheur n’eſt plus qu’un ſonge pour moi ;… dans trois jours je ſerai liée à jamais au Comte de ... Comment me préſenter à l’autel… Quoi ! je pourais !… mais il le faut… Quel trouble égare ma raiſon !… Il eſt donc parti l’ingrat ! Il ne m’a jamais aimé… Si je lui euſſe été chere, ſe fut-il éloigné ? L’eſpoir ne l’eût-il pas ?… Ah ! c’eſt moi ſeul qui ſuis coupable. J’ai trahi l’amour, ſi