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Page:L’Étourdi, 1784.djvu/65

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L’ÉTOURDI.


tout, & malgré le peu d’espoir de retourner à ... je me délectais à ſavourer le plus agréable des ſouvenirs, & à rendre intérieurement un culte idolâtre à l’objet qui m’avait donné les premieres leçons du bonheur ſuprême, je dis les premieres leçons du bonheur, car les plaiſirs que j’avais trouvé dans les bras d’Euphroſine, n’étaient rien en comparaiſon de la volupté que j’avais gouté dans les amoureux délires de la Comteſſe. Je me plaiſais à rappeller d’elle, j’uſques aux moindres circonstances.

Lorſqu’un jour, l’un de mes parens le plus léger & le plus audacieux petit-maître qu’on eût jamais vu ; & qui adoré de toutes les femmes, les trompait & les déchirait ſans ceſſe ; le Chevalier de Serfet, me fit tant la guerre ſur ma mélancolie, & me preſſa avec tant d’inſtance de lui en avouer le motif, que je ſoulageai mon cœur en lui faiſant part de mon amour.

„ As-tu donc perdu la tête ? me dit le Chevalier, & veux tu, à ton âge, t’enterrer tout vif ? ou ſi tu as réſo-