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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/121

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Si l’on est en hiver on jouit d’aller
Tout de suite près du feu ; si c’est l’été,
On se réjouit rien que de changer de lieux.

Si dans le désert se fussent rencontrées
Huit ou dix hôtelleries, ces fameux Hébreux
N’auraient pas eu à souffrir tant d’ennuis.

Pour l’osteria, je donnerais Arcs et Trophées,
Charges, honneurs, et les plus beaux palais,
Jusqu’au séjour même des demi-dieux.

Elle est le centre des meilleurs plaisirs,
Et tous ceux qui condamnent l’osteria
Je vous le dis, sont de grands viédazes.

Les trois grands bonheurs de la vie humaine,
Je l’ai toujours entendu dire, dès ma grand’mère,
Ce sont l’osteria, la poste et la putain :

L’osteria est excellente pour qui a faim,
La poste pour qui est pressé en voyage,
Et la putain pour le mettre en moniche,
Quand on a envie de jouir.


L’AUTEUR ATTRAPE LA VÉROLE

Holà ! je n’en puis plus ; j’ai grand mal !
Je me vois écorché du haut en bas,
Je ne mange ni ne dors, je n’ai plus de souffle,
J’ai quasiment perdu l’usage de mes membres.

Lorsque je vais pisser dans le pot de chambre,