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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/135

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Et comment pourrons-nous gagner le port,
Maintenant qu’il n’y a plus un seul pilote ?

Comment utiliserons-nous la gondole,
S’il n’y a plus personne qui sache la bien mener ?
Nous courons le risque qu’elle vienne à heurter
Sur quelque écueil, et ne demeure fracassée.

Comprenez l’allégorie, elle est belle,
Le Ruffian est le pilote, et notre cas
Est le bâtiment qui voudrait faire voile.

Maintenant que n’est plus ce gros Ruffian,
Pour mener à celle-ci ou à cette autre,
Comment pourrons-nous prendre du plaisir ?
Il nous faudra prendre
Quelque jeune gars pour nous amuser,
Et faire une moniche de son cul.


CONTRE LA POLITIQUE VÉNITIENNE

Il me semble que la politique ne veut point
Qu’une femme qui va de ci et de là,
Secouant des oiseaux par la ville,
Soit pour cela fouettée de la main du Bourreau.

Cette femme, en ce monde, est une perle,
Qui conserve la société humaine,
Et c’est le baume qui fait
Que le cul ne cuit pas tant aux jeunes gars.

Elle est celle qui, par toutes les rues,