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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/163

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Bonne par tous les vents !
Ô porte céleste, ô vase d’élection,
Ô seul et unique bien sans défaut !


L’AUTEUR NE PEUT CHANGER DE STYLE

Je ne sais plus que dire ; j’en ai dit tant
En matière de cas et de baiser,
D’aller dans le cul et de se l’y faire mettre,
Que je n’ai plus de voix pour ce chant-ci.

Je voudrais pourtant dire encore quelque foutaise
Sur ce sujet, pour me désennuyer ;
Mais je ne sais par quel bout commencer,
Car tout ce que j’avais à dire, je l’ai dit.

Il me faudrait donc prendre un autre ton,
Mais je n’ai pas la science universelle
Et en dehors de cela, je suis un coïon.

Ma force, c’est de m’en tenir au naturel,
Et j’aurais beau me rompre la calebasse,
S’il faut que je nomme le cas machin,
Je chanterai toujours mal ;
Je ferai comme tant de gros poétastres,
Qui tannent si grandement les couilles,
Avec leurs grosses hyperboles
De monts d’albâtre et de lait blanc,
Pour ne pas dire superbe paire de fesses ;
Quelles sottises extravagantes !
Pour décrire deux tétons et la nature,
Dire deux collines et une vallée obscure !
Pour moi c’est sûr,