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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/177

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Mais si c’est un bien que Dieu nous a donné,
S’en priver, je le dis et le soutiens,
Voilà ce qui tout au contraire est péché.

Heureusement que moi, sans grand talent,
Je ne me suis pas là-dessus laissé coïonner :
Toujours j’ai mangé et toujours je l’ai mis.


PRÉJUGÉS DU BIGOTISME

Je ne sais pour quelle raison cracher
N’est point péché, ni se moucher le nez,
Pas davantage pisser à plein pot de chambre,
Lâcher une vesse ou faire caca :

De tout cela nous n’allons pas nous confesser,
Mais on fait une vilaine chose seulement
À entrer dans le pertuis de quelque femme,
Quand on a envie de jouir.

Quelle façon de penser, quelle absurde loi,
Ont inventée là nos vieux imbéciles !
La jouissance n’est-elle pas aussi un soulagement ?

Femmes, ne faites pas attention à ces butors
Qui, suspendant le cours de la Nature,
Veulent que le sperme pourrisse dans les bourses.


RÉCOMPENSE ET CHÂTIMENT

Zoroastre, un jour descendit aux Enfers
Et il y vit un Roi à qui manquait une jambe ;