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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/209

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Il lui faut faire la contrebande
Avec son cul, ou sa moniche.

Celles qui veulent prendre l’agrément
De se promener avec leur cavalier,
Tout au moins de lui manier l’oiseau
Doivent faire le beau métier ;

Et pour le dire, il est bien juste,
Puisqu’elles le veulent toujours,
Qu’elles donnent quelque plaisir
À son pauvre petit oiseau ;

De sorte que, tout bien compté,
Que ce soit par divertissement
Ou pour avoir quelque cadeau,
Toutes tant qu’elles sont se le font mettre,

Et jureraient d’être certaines
Que nul ne connaît leur vice ;
Elles croient n’être pas découvertes,
Même le jour du Jugement.

Au sermon dans l’église,
Elles ne vont plus, ni dans l’oratoire,
Et pour vivre à l’Anglaise,
Se moquent du Purgatoire.

Elles vont à l’église quand c’est fête,
Et jamais les autres jours,
Et elles y entendent au galop
Une messe vite dépêchée ;

Plus que les Saints, plus que les Christ,
Elles regardent les jeunes gens,