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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/220

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

L’AUTEUR CONSEILLE DE LAISSER LES DAMES

Canzone

Allons ne pensez plus aux Dames
Puisqu’elles ne veulent rassasier
Nos pauvres diablesses d’âmes,
Qui ont le feu dans la carcasse.

Allons, n’y pensez plus, ne séchez plus,
Par Dieu ! vous ne les aurez pas,
Quand même vous atteindriez tous
Aux longues années de Noé.

Lorsqu’elles ont juré
De n’avoir jamais de charité,
Vous en serez toujours maltraité
Plus vous vous obstinerez.

Vous vous en trouverez mal, debout et au lit,
Plein de rage et de dépit,
Vous serez toujours dans la panade,
En un fâcheux état ;

Et votre cruel supplice,
Vos grandes lamentations
Seront toujours une joie
Pour la Dame, à chaque instant.

Visez au rôti, laissez la fumée,
Et ne faites abandon de votre cœur ;
À toutes, je présume,
Importe peu ce beau viscère.

Laissez aller la noblesse,