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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/41

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Ainsi, quand je pense monter une femme,
Je ressens une grande allégresse.

Lui pour vouloir monter ce bâtiment,
Risque quelque bougresse de bourrasque ;
Moi, pour vouloir monter cette Madonna,
Je risque d’attraper un écoulement ;

Lui se moque de rencontrer quelque occasion
De se mesurer en mer avec un corsaire ;
Et je me moque de me colleter avec le ruffian.

Tous deux, en somme, lui pour naviguer
Risque ses biens, sa vie, sa condition,
Et moi pour enfiler je cours les mêmes risques.
Il faut en inférer
Que peut autant sur lui la galère capitane,
Que peut sur moi une bougresse.


RÉCIT À UN AMI

Canzone

Puisque vous êtes curieux,
Et voulez savoir qui sont
Ces deux femmes que j’ai menées
L’autre soir à l’osteria,

Je vous le dirai : mais à la condition
Que la chose restera entre nous,
Parce que tout ce que j’ai fait,
Je ne le dis à nul qu’à vous.

L’une était la Tonina,