Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


CE QU’EST LA FEMME

Qu’est-ce donc que la femme, cette magie
Qui confond la tête et remplit le cœur
Au gamin en cape, au sage, au sénateur,
Au Nouveau Tribunal et au Vieux ?

Qui fait que Soliman ne peut s’en détacher,
Et que tout Prince, Roi, Empereur,
Cardinal, Pape, se rue à l’amour,
Contraint par sa force toute-puissante ?

Qu’est-ce que cette force motrice, cette attraction,
Dont le savant, le docte et toute la Sorbonne,
Tout talent enfin reste coïonné ?

Caquesangue de Dieu ! qu’est-ce donc que la femme ?
Quel magnétisme a-t-elle donc, en conclusion ?
Le Baffo vous le dira : elle a la Moniche !


SANS LA FEMME POINT DE PLAISIR

Je pleure de ne pouvoir jamais être heureux,
Sinon quand je me trouve avec une femme ;
Sans elle, rien au monde ne me semble bon,
Rien ne me procure un plaisir égal.

Il me semble ne pas avoir fait de gain,
Le jour que je ne palpe pas quelque moniche ;
Et quand à la taverne il n’y a pas de putain,
Je m’amuse autant que s’amuse un tabouret.

Tout m’ennuie, à tout je trouve des défauts,