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Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/161

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  DE MAHOMET. 153

dit, ô peuple, je vous ay preſché la volonté de Dieu avec fidelité, je ne m’affligeray plus de la malice des impies. Nous avons affligé de maladie & de pauvreté ceux qui n’ont pas obey aux Prophetes que nous avons envoyés aux habitans de Madian, peut-eſtre qu’ils ſe convertiront ; Nous les avons eſprouvés par les maladies & par la ſanté, & les avons gratifiez en pluſieurs occurrences, neantmoins ils ont dit, nos peres ont eſté affligez de maladie & de pauvreté ; nous ſerons comme eux ; mais nous les avons chaſtiez de leur peché lors qu’ils y penſoient le moins. Si les habirans de la Meque euſſent eu noſtre crainte devant les yeux, & euſſent obey à nos commandemens, nous leurs aurions ouvert la benediction du Ciel & de la terre, nous les chaſtierons parce qu’ils ſont impies : Il y en a qui ſeront chaſtiez la nuit lors qu’ils dormiront, & d’autres qui ſeront chaſtiez de jour lors qu’ils joüeront & qu’ils ſe divertiront, ils ont crû que Dieu eſtoit un trompeur, & ſont gens perdus, Dieu conduit au droict chemin les vray-croyans, & les fait heritiers de la terre apres leurs parens, s’il eut voulu il auroit exterminé tout le monde, il auroit endurcy le cœur du peuple & perſonne n’auroit oüy ſa parole. Je te raconte les choſes arrivées à cette ville[1], nombre de Prophetes ont eſté envoyez à ſes habitans, & ont fait pluſieurs miracles, neantmoins ils n’ont pas voulu quitter leur premiere impieté, ainſi nous avons endurcy le cœur des infidelles, ils n’ont pas effectué leurs promeſſes, & avons

  1. C’eſt la ville de la Meque.