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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/28

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ſi les maniéres d’écrire ne répondent pas à la prononſiaſion, il ét tres-utile de les chanjer, puîque le portrait d’une choze la doit repréſanter comme éle ét pour étre véritable.

Il faut demander aux grans protecteurs de l’uzaje, de quéle maniére on écrivét autrefois le mos écriture : s’ils veulent parler véritablement, ils diront qu’on l’écrivét an céte faſon eſcripture. Il ï a long-tams que l’on a retranché le p, ſans reſpecter la Langue Latine. On a aûſi retranché l’ſ, an metant un acſant aigu ſur l’é ; & par ce moïen l’Ortôgrafe de ce mot a été réduite à ſa prononſiaſion. On doit faire la méme choze à l’égard des autres mos ; car la méme raizon qui nous a fait retrancher de tams an tams pluzieurs létres dans nôtre maniére d’écrire, nous oblije à retrancher céles qui ne ſe prononſent pas.

La méme raizon qui nous a fait ôter l’ſ de la premiére ſilabe du mot eſtre, an métant un acſant aîgu ſur l’é, nous oblije à l’ôter du mot eſt ; c’ét pourquoi nous devons écrire il ét ; puîque