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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/52

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la diferance qui ſe rancontre antre l’i Voïéle, et l’j Conſone, poûront tomber dans l’éreur ; mais ils poûront l’éviter trés-facilemant, par la ſuite du diſcours : car cand on leur dira qu’un homme a mal aus ïeus, ou qu’il aime les jeus, ils contéront clairemant qu’on parle de l’organe de la ûuë dans la premiére propoziſion ; & que l’on parle de quelque divertiſſemant dans la ſegonde.

Il ï a pluzieurs mos dans nôtre Langue qui ſignifient des chozes dïferantes, et qui ont été toûjours écris d’une méme maniére ; comme cand on dit qu’on a fait grand’ chére, et qu’un marchandize ét chere, on écrit le mot chére de la méme faſon dans la premiére propoziſion que dans la ſegonde ; mais on peut conétre la diferante ſignificaſion de ce mot, par l’acſant qui ét ſur l’é dans la premiére propoziſion.

Les Grammairiens dizent qu’il faut écrire le mot jeune, ſans ſ, cand il ſignifie un anfant ; et par ſ, cand il exprime une axion d’abſtinance ; mais il faut toûjours l’écrire d’une méme faſon,