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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/102

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L’AMOUR SAPHIQUE


toujours entourés de personnes érotiques qui les pincent, s’accrochent à leurs vêtements, et selon qu’elles sont amoureuses ou jalouses, cherchent à les embrasser ou à les égratigner, de sorte qu’ils ont souvent peine à se soustraire à tous ces témoignages violents et dégoûtants d’amour ou de jalousie furieuse.

« Au contraire, lorsqu’on traverse les divisions masculines d’un asile d’aliénés, même en compagnie de femmes, on est étonné de l’indifférence stupide et de la profonde apathie sexuelle de presque tous les aliénés-hommes. Quelques-uns se satisfont par la masturbation, d’autres par des essais de pédérastie, le tout avec une tranquillité philosophique due à leur démence. De jeunes femmes peuvent même se promener dans tout le quartier des hommes sans avoir à redouter d’attentats, ni d’assiduités, ni de propos indécents. Seuls quelques rares malades, parmi les plus agités, font quelquefois exception.

« Une jeune étudiante en médecine, Mlle G…, assistante-médecin à l’asile de Zurich, faisait seule la visite dans toute la division des hommes, même chez les plus agités, sans être jamais incommodée par eux, tandis que, dans la division des femmes elle était presque autant assaillie par les malades érotiques que les assistants du sexe mâle. »