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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/113

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LA FEMME ÉTERNELLEMENT FEMME

Alors elle forçait l’autre, pour augmenter son émoi, à toucher cette verge ; elle l’en caressait partout. Enfin, se laissant aller à ses impulsions, elle renversait son amie, la couvrait de baisers, de morsures et la possédait dix fois, vingt fois, sans pitié, sans ménagement, avec une violence qui, d’abord, effrayait Suzette, puis lui communiquait un indicible délire.

Peu à peu, Suzette avait pris un tel goût à ces séances qu’elle négligeait tout pour les provoquer et les faire durer. Des journées entières se passaient pour les deux femmes en jeux vicieux. Suzette appelait Mme B… du prénom de son mari, lui adressant les discours les plus fous, les plus libertins, se complaisant en des attouchements de la fausse virilité de son amie et des caresses sexuelles les plus hardies.

Jamais, pendant leurs relations, Suzette ne vit le sexe réel de Mme B… ; jamais elle ne caressa même le clitoris de celle-ci. Et, toutes les jouissances aiguës de la dame initiatrice venaient de l’acte de réduire, de posséder sa compagne au moyen de ses organes postiches dont le va-et-vient dans l’intimité de Suzette lui mettait du feu dans le sang.

Suzette en était arrivée à l’illusion complète, c’était le sexe masculin qu’elle adorait en son amie, et ses extases et ses audaces étaient d’au-