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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/137

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L’HOMOSEXUALITÉ FÉMININE


le docteur, je l’aime et je ne puis faire autrement ! » Que répondre à cette logique ? »

Très souvent l’invertie se marie, sans se douter de ses tendances sexuelles, c’est le mariage, le premier coït qui les lui révèle.

L’épreuve conjugale est abominable pour l’invertie. Son mari lui est odieux, elle se prend elle-même en dégoût. L’union sexuelle lui paraît suprêmement dégradante, elle se juge souillée à jamais.

Et loin que l’habitude atténue en elle ses révoltes, celles-ci croissent, grandissent jusqu’à la nausée, l’obsèdent, peuvent déterminer en elle de graves troubles nerveux.

Sans trêve elle songe à s’affranchir de l’abominable corvée, elle essaie de chasser de son esprit des images qu’elle juge immondes lorsqu’elle en est l’héroïne.

La plupart du temps, grâce à un subterfuge quelconque, elle parvient à se délivrer de son esclavage. Alors, elle respire, se reconquiert et se lave moralement de la boue sous laquelle elle se sentait enlisée.

Ce qui peut arriver de plus terrible pour l’invertie dont la sexualité conserve les qualités féminines, c’est de devenir mère.

La grossesse lui cause une terreur et une répulsion invincibles. Sa honte de la maternité ne