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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/141

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LA FEMME HERMAPHRODITE

Parfois l’hermaphrodite demeure en apparence une chaste. Elle contente solitairement, en grand mystère et par l’imagination, l’envolée double de ses désirs. Elle possède et elle est possédée. Son esprit l’entoure de mille fantômes dociles à ses vœux.

Le docteur X… reçut un jour les confidences d’une femme dont la réputation était irréprochable et qu’il soignait d’une inflammation à la matrice.

Elle lui avoua que sa maladie provenait de son habitude de simuler des coïts répétés, violents et d’une violence inouïe, à l’aide d’instruments hérissés d’aspérités. Et de ses déclarations, il ressortait que si parfois, il lui fallait être en rêve la femme que possède un satyre, elle connaissait un plaisir non moins exquis en se persuadant qu’elle terrorisait et violait de jeunes vierges.

Par un dédoublement très curieux, elle arrivait à jouir de deux façons très dissemblables tandis qu’elle labourait sa chair intime avec l’engin cruel. Tantôt elle ressentait pour son propre compte. Tantôt son sexe devenait dans son imagination celui de la jeune fille qu’elle supposait près d’elle, et elle devenait l’homme pourvu de la verge torturante : ses sensations n’étaient plus que celles imaginées de la violentée.

Et, tout naturellement, alors que dans le pre-