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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/147

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LES CINQ SENS DANS L’AMOUR SAPHIQUE


de la personne aimée, ses cris, ses râles, ses paroles ardentes, affolées, aux instants de plaisir.

Certaines saphistes ne jouissent que lorsque leur partenaire parle abondamment ; soit qu’elle supplie, implore, soit qu’elle exprime sa gratitude, son bonheur ; ou encore qu’elle fouette le désir par des paroles ordurières, des mots obscènes.

Parfois, le son de sa propre voix est un merveilleux excitant et telle lesbienne jouit autant de ses clameurs que de celles de son heureuse victime.

La vue est une cause puissante d’exacerbation amoureuse. C’est la vue de la beauté d’un être qui en inspire le désir. C’est la volupté lue sur des traits qui affole le désir naissant. C’est encore la vue des obscénités qui, pour certains et certaines, exaspère la passion jusqu’au délire.

Du reste, la vue agit sur les lesbiennes de façon fort différente, selon le tempérament particulier de celles-ci.

Telle s’enflammera pour la beauté de son amante ; telle autre s’excitera à la vue de trésors habituellement dérobés ; telle autre encore cherchera la contemplation exclusive du siège du plaisir en restant indifférente aux autres beautés.