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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/255

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LA SENSUALITÉ CHEZ LES ALIÉNÉES

La veille encore, saisie dans la rue par une irrésistible envie de masturbation, elle était entrée dans la première maison venue et s’était soulagée dans l’escalier, mourant de peur d’être surprise.

Jusqu’à présent, elle s’était tue, n’osant pas avouer son mal à son médecin et redoutant d’aller trouver un étranger ; cependant, le désespoir la gagnait et, ayant entendu parler du docteur X…, elle venait à lui comme à un sauveur.

Celui-ci, après quelques questions, la rassura. Son trouble pathologique provenait de l’âge critique où elle se trouvait, et il était persuadé que, la ménopause accomplie, elle retrouverait son calme précédent, surtout si elle suivait une hygiène rigoureuse et cherchait des distractions suivies.

La guérison, en effet, fut obtenue.

Il n’en fut pas de même pour une autre femme qui, également chaste jusqu’à quarante-six ans, et voyant tout à coup ses menstrues cesser, conçut en même temps les désirs les plus violents et les plus monstrueux pour ses propres filles, deux enfants de quatorze et seize ans.

Elle eut cependant la force de ne pas succomber à son délire, éloigna ses enfants, se soumit au régime le plus sévère. Rien n’y fit ; trois ans plus tard, on devait l’enfermer et sa folie gar-