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LE SAPHISME ET L’AMOUR NATUREL


imposé qu’à des intervalles suffisamment espacés, elle le subit sans que sa santé en fût altérée.

Cependant, il arriva ce qui était immanquable. Auprès d’une jeune femme que le hasard mit dans son intimité, sa véritable nature lui fut révélée ; elle désira follement son amie, lui fit partager son trouble et finit par connaître avec elle toutes les ivresses du saphisme.

Plus heureuse que Mme D…, une autre jeune femme dont le tempérament était tout masculin, se trouva devenir la femme d’un inverti qui, comme elle, ignorait son véritable tempérament.

Les jeunes époux essayèrent gauchement de s’aimer selon les lois de la nature, et se désolaient en secret de leurs répugnances, de leurs défaillances qu’ils s’efforçaient d’éprouver et de se prouver.

Eux aussi, à bout de forces, vinrent trouver le docteur X… Celui-ci se livra à un examen interne de la jeune femme aussi complet que possible. Il se convainquit qu’elle était destinée à être stérile et tout à fait impropre à l’amour normal. De même, sans être impuissant, le mari lui parut incapable de se livrer au coït, sinon de façon tout à fait exceptionnelle, sans que sa santé en fut altérée. Il conseilla donc aux deux époux, après