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Page:L’amour saphique à travers les âges et les êtres, 1906.djvu/294

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L’AMOUR SAPHIQUE

Pourtant, elle ne sait rien de l’union des sexes, et il est bien rare, même si elle pratique la masturbation, et que l’image de l’élu préside à son spasme, qu’elle songe à ce qu’il puisse lui-même, par son geste, lui apporter ce bonheur.

Elle mourrait de honte en songeant que son idole saurait ce qu’elle fait en cachette et qui lui paraît abominable et indécent, parce qu’elle croit les organes qu’elle touche uniquement destinés à des choses laides, sales et bonnes à cacher.

Cependant, si la fillette s’est habituée au couvent, en pension, au masturbage à deux, à l’aveu de son vice, à son partage, elle concevra plus aisément l’idée que l’homme qu’elle distingue pourrait lui apporter la joie sensuelle.

Si elle ignore que la verge de l’homme est chargée de l’emploi qu’elle attribue à la main, elle peut arriver à désirer le geste au moins manuel d’un homme.

Du reste, il n’est pas rare qu’une fillette s’éprenne d’un homme et qu’elle satisfasse de préférence seule ou avec une autre jeune fille les troubles sensuels qu’il lui cause. Avec lui, elle n’oserait pas, cela lui couperait son plaisir.


L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre
L’Amour saphique, Vignette de fin de chapitre