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Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/53

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5. Plutôt qu’attenter à la vie de maîtres vénérables, mieux vaudrait vivre ici-bas d’aumônes. À frapper des maîtres, même coupables de désirs cupides, ma nourriture, dès cette terre, serait souillée de sang.

6. Et nous ne savons ce qu’il nous faut plus redouter de les vaincre ou d’être vaincus par eux. Ces fils de Dhṛitarâshṭra alignés devant nous, en les frappant, nous perdrions tout motif de désirer vivre.

7. Pitié et scrupule paralysent mes instincts de guerrier ; mon esprit troublé discerne mal le devoir ; je m’adresse à toi ; dis-moi nettement ce qui est bien ; je suis ton disciple ; instruis-moi ; je me réfugie en toi !

8. Car je ne vois rien qui puisse dissiper l’angoisse qui anéantit mes forces, dussé-je obtenir la souveraineté prospère, incontestée de la terre, voire le rang de maître des dieux.

SAÑJAYA dit :

9. Quand il eut ainsi parlé à Hṛishîkeça, quand il eut déclaré à Govinda qu’il ne combattrait pas, Guḍâkeça, le héros terrible, garda le silence.

10. Hṛishîkeça, ô Bhârata, répondit avec un sourire au héros qui se désolait ainsi entre les deux armées.