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Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/56

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connaissant telle, tu ne saurais concevoir aucune pitié.

26. Que si, même, tu pensais qu’elle naît ou meurt indéfiniment, même alors tu ne devrais concevoir aucune pitié pour elle.

27. Car ce qui est né est assuré de mourir et ce qui est mort, sûr de naître ; en face de l’inéluctable, il n’y a pas de place pour la pitié.

28. Les êtres, ô Bhârâta, nous échappent dans leur origine ; perceptibles au cours de leur carrière, ils nous échappent de nouveau dans leur fin. Qu’y peuvent les lamentations ?

29. C’est merveille que personne la[1] découvre ; merveille aussi que quelqu’un l’enseigne, merveille qu’un autre en entende la révélation ; et, même après avoir entendu, personne ne la connaît.

30. Dans tout corps, cette âme, ô Bhârata, demeure, éternellement intangible ; renonce donc à t’apitoyer sur l’universelle destinée.

31. Considère aussi ton devoir personnel et tu ne reculeras pas ; car rien pour le Kshatriya ne passe avant un combat légitime.

32. D’où qu’il lui soit offert, il ouvre pour lui la porte du ciel ; trop heureux sont les Kshatriyas, ô fils de Pṛithâ, d’accepter un pareil combat.

  1. « L’âme. » On sent ici combien est souvent faible et gauche la liaison entre les vers.