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Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/98

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possède la connaissance est pour moi comme moi-même. Car, appliqué au yoga, il tend vers moi seul comme but suprême.

19. Ce n’est qu’au terme de bien des vies que m’atteint celui qui possède la connaissance ; il est rare l’être magnanime qui sait que Vâsudeva est tout.

20. Ceux qu’égarent des désirs divers s’adressent à d’autres divinités ; ils obéissent chacun à sa nature, en assumant des pratiques diverses.

21. Mais, quelque forme divine qu’un fidèle, dans sa foi, souhaite honorer, c’est moi qui inspire en lui cette foi inébranlable.

22. Plein de cette foi, il se rend telle divinité propice ; il reçoit ensuite, en réalité dispensé par moi, l’objet de ses désirs.

23. Mais éphémère est le fruit que cueillent les esprits à la courte sagesse ; ceux qui sacrifient aux dieux vont aux dieux ; ce sont ceux qui se vouent à moi qui viennent à moi.

24. Pour les ignorants, je ne surs qu’un dieu invisible qui s’est manifesté[1] ; ils ne connaissent pas mon essence transcendante, impérissable, suprême.

25. Voilé par l’illusion que produit ma puissance, je n’apparais pas clairement à tous ; le

  1. Dans la personne de Vâsudeva-Kṛishṇa.