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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/36

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meil ? cependant il me baiſe, il m’embraſſe, il me careſſe et après m’avoir regardée en tous endroits avec des yeux laſcifs, il ſe joint à moi, je reſſentis quelque chatouillement, que je ne pus m’empêcher de branler les feſſes avec beaucoup de vîteſſe ; auſſitôt qu’il s’en apperçut il redoubla les ſecouſſes et fit entrer ſon membre entiérement, je ne reſſentis pas de douleur comme auparavant, je pouſſai ſeulement quelques longues haleines, auſſitôt je fus arroſée d’une liqueur, qui acheva de me guerir de toutes mes douleurs. Rapineau me dit que ce jeu lui avoit plû ; voilà, Toinette, comme nous paſſames la nuit et après quelques paroles nous nous rendormimes, jusqu’à neuf heures du matin, que nous nous levâmes ; maintenant je ſuis à la fin de mon aune, il vous plaira, de me raconter auſſi quelque choſe de plaiſant, ma petite Toinette. Or ça, donc, Ninon, je vous raconterai une jolie avanture, il y a quelques mois, que je ſus dans une aſſemblée de filles, ou il y avoit un garçon de 15. ans, qui s’appelloit Lorinet, il étoit beau comme un ange et étoit ruſé comme un larron en foire, il chantoit agréablement et danſoit avec une adreſſe merveilleuſe, une Demoiſelle qui fut de l’aſſemblée, nous dit qu’il ſaloit que Lorinet fut de la partie, nous y conſentimes avec joye, parce