Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/159

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d’en prendre rien ni d’en bailler, et qu’on ôte ainsi la vilité de ce malheureux gain ; qu’on mette quelque moyen [terme] aux scrupuleux dénombrements de la circonstance des péchés : qu’on regarde cela selon sa directe et véritable fin, c’est que le confesseur par une exhortation fasse avoir horreur du péché et appelle le pécheur a vraie contrition et pénitence, non pas comme par ci-devant que tout se faisait pour contenter seulement et sans fruit. Qu’on honore la chose de la suffisance de ceux qui seront employés au ministère. Qu’il y ait jours à part destinés pour les femmes, assemblées en un lieu, afin qu’elles aillent publiquement à la privée confession pour éviter soupçon, et qu’après la confession il se fasse un prêche pour exalter la pénitence. Je ne saurais croire qu’avec le temps on ne vienne à reconnaître que c’est une bonne et sainte tradition de l’Église universelle, n’ayant rien en soi qu’une reconnaissance des fautes du pécheur et douleur du péché commis, avec humble requête de pardon. Maintenant pour ce qu’on ne voit quasi rien que chaos en la dépravation, on pense que c’est un moyen de [nous] gagner inventé de nouveau. Si on le voyait inventé en sa vraie forme, on reconnaîtrait lors que c’est ancienne tradition qui est de tout temps en l’Église, à laquelle le plus dégoûté du monde ne saurait