Page:La Boétie - Discours de la servitude volontaire.djvu/25

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multiplièrent, reproduisant toujours le texte de Claude Dupuy ou d’Henri de Mesme, qu’on trouve notamment dans les manuscrits français 17, 298 (Séguier) et 20, 157 (Sainte-Marthe). À mesure qu’il se répand, le Discours de la Servitude est mieux connu et mieux apprécié. Dans son Histoire universelle (édition de Ruble, t. IV, p. 189), Agrippa d’Aubigné cite nommément La Boétie parmi « les esprits irrités qui avec merveilleuse hardiesse faisaient imprimer livres portant ce qu’en d’autres saisons on n’eût pas voulu dire à l’oreille ». Et le même Agrippa d’Aubigné, dissertant de nouveau Du devoir naturel des rois et des sujets, montrerait s’il l’eût fallu, « par le menu, comment la vengeance de cette foi violée les a poussés à remettre en lumière le livre de La Boétie touchant la Servitude volontaire. » (Œuvres de d’Aubigné, éd. Réaume et de Caussade, t. II, p. 36 et 39.)

Et ce témoignage est confirmé par un autre contemporain, Pierre de L’Estoile : « Pour la dernière batterie furent publiés en ce temps (1574) les Mémoires de l’estat de France, imprimés in-8, en trois volumes, à Genève, en Allemagne et ailleurs, qui est un fagotage et ramas de toutes les pièces qu’on y a pu coudre pour rendre cette journée odieuse… avec tout plein