Page:La Brochure mensuelle, n° 16, avr. 1924.djvu/21

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ils ont approuvé l’envoi des soldats, des marins, des munitions et des milliards destinés à étouffer, par la famine et par les armes, la Russie révolutionnaire ; ils ont lâchement courbé la tête, tout accepté, tout subi ; ils ont passé l’éponge sur toutes les turpitudes et sur tous les crimes.

Ils sont allés jusqu’au bout de la servilité, de la honte et de la sauvagerie.

À peine ont-ils osé ouvrir la bouche et, quand ils ont parlé, ce ne fut jamais pour faire entendre les vérités qu’il fallait dire, les imprécations sanglantes et les malédictions vengeresses qui auraient opposé la douleur des deuils, la souffrance des ruines et l’horreur des batailles à la stérilité des sacrifices et à la hideur des Impérialismes déchaînés.

Au terme de sa carrière, cette Chambre odieuse vient de ratifier un traité de paix qui laisse debout, plus insolents et plus guerriers que jamais tous les militarismes, qui favorise les plus atroces brigandages, qui stimule les plus détestables convoitises, qui avive les haines entre peuples et qui porte dans ses flancs la guerre de demain.

Voilà ce qu’a fait cette Chambre dont la naissance avait pourtant suscité les plus folles espérances et provoqué tous les optimismes.

Et maintenant, électeur, vote encore si tu l’oses.

Sébastien FAURE.