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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/180

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croisade contre les albigeois.

ne put s’empêcher de lui faire bon accueil, de même que le comte de Saint-Pol, qui était son cousin[1]. Les croisés redoutent de se laisser surprendre par l’hiver, et s’en sont retournés à Troyes et à Paris, [885] là bas par Montpellier.

XXXIX.

La grande ost se sépare, ne pouvant tenir plus longtemps, mais avant qu’elle se fût dissoute, les messagers s’en vont à Toulouse la grande, pour savoir si [les habitants] veulent traiter. En ce message allèrent beaucoup de bons chevaliers. [890] Les Toulousains disent qu’ils se conformeront à la décision du pape de Rome, auprès de qui ils veulent aller. Les messagers n’obtinrent rien de plus, mais s’en retournèrent par la grande route, et s’en allèrent avec leur ost tout droit à Montpellier. [895] Et le comte de Toulouse s’est apprêté, car je sais qu’il veut aller à Rome, parler avec le pape, il ne veut plus différer ; et je crois qu’il y sera avant le mois de janvier. Mais il y a d’abord envoyé ses messagers ; [900] Raimon de Rabastens qui en revint tout récemment[2], l’abbé de Saint-Auzart,

  1. Je ne puis découvrir comment Gauchier de Châtillon (voy ci-dessus, p. 15, note 3) pouvait être cousin du jeune Raimon. P.-ê. y aurait-il lieu de rétablir ici (en supposant dans le texte une omission ou une faute) le nom de Pierre de Courtenai, qui était bien réellement cousin du comte de Toulouse ; voy. Du Bouchet, Hist. de la maison de Courtenai, p. 40. Quoi qu’il en soit, le comte de Saint-Pol ne reparaîtra plus jusqu’au siége de Marmande en 1218 (v. 9278), bien qu’il fût de retour à la croisade dès 1215, puisque l’acte par lequel le sire de Montfort prend Aimeric de Narbonne sous sa protection (22 mai 1215, Molinier, Catalogue, n° 101), fut passé en sa présence.
  2. Cf. p. 13, note 1.