Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
[1211]
croisade contre les albigeois.

LXX.

Les vilains de la terre, comme je viens de vous dire, quand ils virent le comte de Foix, tous le vont aider, et les uns et les autres en eurent force bons deniers. [1600] Mais avant que l’ost se sépare ils le paieront bien cher : un damoiseau s’échappa, qui conta l’affaire à l’ost. À cette nouvelle, les Français pensèrent enrager vifs[1]. Plus de quatorze mille montèrent à cheval : tant que le jour dure ils ne font que chevaucher. [1605] Mais le preux comte de Foix ne veut pas s’attarder davantage : chacun se dépêche le plus qu’il peut. Ils s’en allèrent coucher à Montgiscard[2]. Avec le butin qu’ils ont pris ils peuvent bien se reposer trois mois et quinze jours et une année entière. [1610] Et les barons de l’ost, ne pouvant les trouver, s’en retournent dolents et courroucés, et arrivent à Lanta[3] à l’heure du coucher[4]. Quand les autres chevaliers surent les nouvelles, ils en eurent grand effroi.

LXXI.

[1615] Le comte Pierre d’Auxerre, le comte de Courtenai[5], et celui de Montfort, ne pouvant faire davan-

  1. Locution fréquente en ancien français.
  2. Ch.-l. de c. de l’arr. de Toulouse, au S.-E. de cette ville.
  3. Ch.-l. de c. de l’arr. et à l’E. de Toulouse.
  4. P. de V.-C. raconte brièvement et avec des détails assez différents, la même affaire (commencement du ch. L). Il la place, non pas, comme G. de Tud., après (voy. v. 1574), mais pendant le siége de Lavaur.
  5. Robert de Courtenai, voy. v. 1440, ci-dessus, p. 80, n. 1.