Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
[1211]
croisade contre les albigeois.

entendu avec eux. Et le comte Baudouin de qui je vous ai parlé protégea Bruniquel et l’a défendu contre les habitants[1], car ils le voulaient brûler, dans la crainte qu’ils avaient des croisés qui venaient sur eux irrités. [1710] Car le comte de Toulouse l’aurait bien voulu, si les hommes de la ville l’en eussent cru, qui étaient tristes et dolents.

LXXVI.

Le preux comte de Toulouse est dans Bruniquel. Tout le monde voulait s’enfuir du château ; [1715] mais le comte Baudouin leur a dit à voix basse de lui livrer le château, qu’il les garantira, qu’il ne veut plus être soumis à son frère (le comte de Toulouse). Sur ce, chevaliers et sergents s’écrient : « Sire[2], voulez-vous qu’il nous garantisse ? — [1720] J’en ferai, » répondit-il, « à votre volonté. » En présence de tous il les délia de leur serment, et tous s’engagent avec le comte Baudouin, et lui jurent fidélité en ce qui concerne le château, pauvres et riches. Il se rend alors auprès des croisés qui pour lui sont pleins de bon vouloir[3] [1725] et les prie de lui donner les sûretés. Ils disent qu’ils le feront, toutefois à cette condition qu’il embrassera leur cause, et les conquêtes qu’il fera avec eux seront pour lui. Ils lui concèdent tout cela d’un commun accord, [1750] à condition qu’il les veuille aider[4].

  1. Voy. au t. I la note sur 1707.
  2. S’adressant au comte de Toulouse.
  3. Déjà plus haut (v. 1676) ce même bon vouloir a été constaté.
  4. P. de V.-C. ne dit rien de la reddition de Bruniquel. Il rapporte au moment de la capitulation de Montferrand l’accord de Baudouin avec Simon (ch. LIV).