Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
[1211]
croisade contre les albigeois.

avec sa troupe rangée sous leurs yeux. Aussitôt qu’ils le virent...[1] le comte de Foix et les siens s’alignent : ils étaient bien quatre cents, [2060] et, dit-on, plus encore[2], si le récit n’est pas mensonger ; et ceux qui étaient avec Bouchart, armés de hauberts et de heaumes[3], n’étaient pas si nombreux[4], autant que je sache. Les autres[5] sont bien deux mille, ayant coursier, haubert ou casaque rembourrée ou bon heaume resplendissant, [2065] ou bon chapeau de fer ou bon épieu tranchant, ou bonne lance de frêne ou masse capable de tout broyer. Or oyez se livrer une bataille telle que vous n’ouïtes si fière depuis le temps de Rolant, ni depuis celui de Charlemagne qui vainquit Agolant[6] [2070] et qui conquit Galienne la fille du roi Braimant, en la cour[7] de Galafre, le courtois émir de la terre d’Espagne[8].

  1. Voy. au t. I la note du v. 2058.
  2. P. de V.-C. ch. LVII (Bouq. 54 b) : « Comes autem Fuxensis... accepta secum de melioribus exercitus totius innumera multitudine equitum armatorum, pluribusque etiam millibus peditum electorum... » Et plus loin (Bouq. 54 e) : « Nec silendum quod, sicut Marescallus veridica relatione asseruit, contra unumquemque ex nostris erant hostes plus quam triginta. »
  3. Il y avait aussi des hommes sans armes ; voy. v. 2150.
  4. Ou « n’étaient pas 300, » en corrigeant tertant en tres cent.
  5. Cels, sans doute les hommes du comte de Foix, mais le nombre ici donné est bien en désaccord avec les vers 2059-60.
  6. Allusion au récit qui fait le fond de la chanson d’Aspremont et qui a pris place aussi dans la chronique de Turpin.
  7. Je traduis conformément à la note du v. 2071, t. I.
  8. Ici l’auteur s’embrouille : selon la légende Galienne était fille de Galafre, et Braimant la recherchait en mariage. Voir sur ce récit, qui appartient à l’histoire fabuleuse de la jeunesse de Charlemagne, G. Paris, Hist. poét. de Charlemagne, p. 229 et suiv., et Romania, IV, 306 et suiv., notamment 310-11. — Si on adoptait pour ce passage la correction proposée par M. G. Paris, le sens