Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/263

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1212]
131
croisade contre les albigeois.

arriva le moment de la lutte, il n’y en eut pas un qui eût à s’en réjouir. [2370] Puisse Dieu me bénir, aussi vrai que jamais je ne vis prendre sans combat tant de châteaux abandonnés[1] ! Ils occupent en passant La Garde et Puycelsi ; vous n’y auriez trouvé aucun homme qui osât y dormir, mais tous s’enfuient de nuit.

CXIII.

[2375] En l’ost des croisés il y a grand noise et grand bruit. Ils ruinèrent et détruisirent Saint-Marcel[2], et se logèrent à Saint-Antonin. En moins de temps que ce qu’il vous eût fallu pour cuire un œuf, il s’en emparèrent cette même nuit. [2380] De morts et de noyés il y en eut bien vingt-huit, entre les bourgeois de la ville, et dix qui se sont enfuis[3]. Au moûtier se réfugièrent tous, femmes et hommes, mais on les dépouilla tous, et ils restèrent nus. Les clercs furent aussi dépouillés, et grand ennui leur font [2385] les ribauds et les valets de l’armée.

CXIV.

Saint-Antonin fut pris, comme dit la chanson, et les croisés emmennent Azémar Jourdan en prison, lui et

    insuffisante, que le baron de Gaujal a donnée des vicomtes de Saint-Antonin, Études histor. sur le Rouergue, I (1858), 251.

  1. J’interprète plutôt que je ne traduis. La phrase de G. de T. est assez mal écrite.
  2. Cf. P. de V.-C., Bouq. 61 c d.
  3. Cela ne paraît pas donner un bon sens, voir au t. I la leçon de la réd. en pr. rapportée en note.