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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/267

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croisade contre les albigeois.

la mer[1], que tenait Martin Algai[2], et d’où il avait coutume de guerroyer. Périgord et Saintonge sont venus s’en plaindre [2450] ici à notre croisade.

CXVI.

Le comte et les croisés s’en vont par la grande route au château de Biron, l’oriflamme levée. Ils l’eurent bientôt pris, sans retard. Ils font périr Martin Algai d’une mort honteuse[3] : [2455] ils le font traîner par un cheval, c’est vérité prouvée, puis il fut pendu à la vue de tous en un pré. Alors ils confièrent le château à A. de Montagut, ainsi que toute la contrée. Puis, le matin, ils repartirent pour Moissac. — [2460] Ils font bien trois lieues chaque jour. L’ost marche le plus qu’elle peut, formée en colonne. Le comte a mandé alors la comtesse, dame bonne et sage, qui vint par Catus[4] avec quinze mille hommes de bonne gent armée[5]. [2465]

  1. Cant. de Montpazier, Dordogne. La leçon « près de la mer » est confirmée par la rédaction en prose. Pourtant il y a environ 180 kil. de Biron à la côte.
  2. G. de Tud. ne nous a point dit, au moins dans le texte qui nous est parvenu (voir cependant la réd. en pr., à la note du v. 2448), que ce personnage eût abandonné la croisade pour le comte de Toulouse, mais nous le savons par P. de V.-C, ch. LXIII (Bouq. p. 65 e) : « Castrum illud dederat comes Tolosæ cuidam traditori, nomine Martino Algais, quia sicut in superioribus diximus, fuerat cum comite nostro ; sed postea, proditione facta, ab eo recesserat. » Cf. ci-dessus p. 109, n. 1.
  3. Il fut livré par les habitants ; voy. P. de V.-C. (Bouq. p. 66 a).
  4. Arr. de Cahors.
  5. Avec quelques croisés seulement, selon P. de V.-C., ch. LXIII (Bouq. 66 b).