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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/285

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croisade contre les albigeois.

armés et saurons les mettre en pièces. Et le preux comte de Foix (que Dieu sauve et protège !) et celui de Comminges peuvent vous accompagner ; ainsi que les Catalans qui sont venus à votre secours. [2805] Et puisque nous voilà tous armés, mettons-nous à l’œuvre, avant qu’ils sachent rien de nous, et qu’ils puissent s’en retourner, les vilains taverniers ! »

CXXXIII.

Les soudoyers français sont entrés à Pujols ; et le puissant comte de Toulouse les a investis, [2810] avec lui le comte de Foix et le preux Rogier Bernart, et le comte de Comminges qui y vint en bel équipage ; avec eux étaient les Catalans que le roi [d’Aragon] leur a laissés, et le peuple de Toulouse qui y vint tôt et vite, nobles et bourgeois et commun peuple[1]. [2815] Le premier parla un sage homme de loi, qui faisait partie du Capitole, et savait bien parler[2] : « Sire, puissant comte et marquis, s’il vous plaît, écoutez, vous et tous les autres qui êtes ici assemblés. Nous avons chargé [sur des chariots] les pierriers et les engins, [2820] afin de combattre énergiquement les ennemis ; et j’espère en Dieu qu’ils seront bientôt vaincus ; car le droit est pour nous, et pour eux le péché, puisque nous les voyons détruire nos terres. Je vous ai adressé

  1. Ce n’est pas ici seulement que l’auteur distinguera à Toulouse ces trois classes de personnes ; cf. encore v. 2925-6, 2937, 5218.
  2. Il est probable que l’orateur ici désigné n’est autre que le « maître Bernart, » qui est introduit d’une façon toute semblable aux v. 6818 et 8240.