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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/303

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[1215]
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croisade contre les albigeois.

n’est pas embarrassé de parler, Arnaut de Villemur[1] au cœur vaillant ; Pierre Raimon de Rabastens[2] s’y trouve, le hardi, avec beaucoup d’autres, puissants et prompts, qui soutiendront leur droit si on le leur désire, [3160] quand la cour sera complète[3].

CXLIII.

Quant fut complète la cour du seigneur pape, vrai religieux, grand fut le retentissement. Là fut tenu le concile et l’assemblée des prélats de l’Église qui là furent convoqués, [3165] cardinaux et évêques, abbés et prieurs, comtes et vicomtes de maints pays. Là fut le comte de Toulouse et son fils bel et bon, qui est venu d’Angleterre avec un petit nombre de compagnons, à travers la France par maints lieux dangereux, [3170] sous la conduite habile et discrète d’Arnaut Topina[4]. Il est venu à Rome, où est le saint-siége,

  1. Nous avons de ce personnage, qui reparaît à diverses reprises dans la chanson, un acte d’hommage à Raimon VI (1201) pour le château de Saverdun dont il était seigneur en partie (Teulet, Layettes du Trésor, n° 612). Il était hérétique, car on lit dans une déposition faite en 1236 (Doat, XXI, 53) : « Item, apud Savardu, in sotulo sale que tunc erat Arnaldi, domini de Vilamur, vidit Arnaldum de Colomber et Willelmum clericum et socios ejus hereticos : et sunt .XVIII. anni ... » Cela se passait donc vers 1218.
  2. Il reparaîtra plus loin, entre les partisans les plus en vue du jeune comte. Serait-ce le même que l’évêque déposé de Toulouse Raimon de Rabastens sur lequel voy. p. 13, n. 1 ?
  3. Le concile dont il s’agit (4e de Latran) fut convoqué pour le 1er novembre 1215 (Innoc. epist. l. XVI, ep. XXX ; Migne III, 824 d ; P. de V.-C. Bouq. 102 c). Il dura du 11 au 30 de ce mois.
  4. G. de Puyl. ch. XXV : « cui [concilio] interfuerunt comes et