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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/307

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[1215]
175
croisade contre les albigeois.

CXLV.

[3250] L’abbé de Saint-Tibéri est preux et bon, et le château est très-fort et bien pourvu, et le comte a loyalement accompli les volontés de Dieu et les vôtres. » Alors se leva l’évêque de Toulouse, prêt à répondre : [3255] « Seigneurs, » dit-il, « vous entendez tous le comte dire qu’il s’est délivré et éloigné de l’hérésie : je dis que sa terre en nourrit la plus forte racine. Il les a aimés, désirés, accueillis, et tout son comté en était plein et farci. [3260] Le Puy de Montségur[1] n’a pas

    nat in manibus abbatis Sancti Tiberii, nomine ecclesiæ et ad utilitatem comitis Fuxi tenendum, donec aliud (aliter ?) fuerit ordinatum. » Cette remise du château de Foix n’avait pas encore eu lieu à l’automne de l’année 1212, car on a vu, v. 2649, ce château résister aux croisés. Elle aurait été effectuée en 1214, selon Guill. de Puylaurens (ch. XXV). Toutefois, en janvier 1213, le roi d’Aragon demandait au concile de Lavaur (ci-dessus p. 150, n. 3) que le comte de Foix « restituatur ad sua, satisfaciendo nichilominus Ecclesiæ in his et pro his quibus clementiæ matris Ecclesiæ eum apparuerit deliquisse » (P. de V.-C. ch. LXXVI, Bouq. 72 e). C’est probablement afin de présenter lui-même ses réclamations qu’en 1215, peu avant l’ouverture du concile, le comte de Foix vint trouver le légat, alors à Pamiers avec le sire de Montfort. Sa démarche n’eut pas de succès : « Comes autem noster (= Simon) noluit illum videre. Ibi commendavit legatus comiti nostro castrum Fuxi, quod diu in manu sua tenuerat ; comes autem noster statim misit milites et castrum Fuxi munivit (P. de V.-C. ch. LXX, XII, Bouq. 103 e). » Ce n’est qu’au commencement de l’année 1217 que le comte de Foix rentra en possession de son château, voy. Vaissète, III, 295-6. — L’abbé de Saint-Tibéri ici mentionné est Bérenger III, sur lequel on peut voir la nouvelle édition de D. Vaissète, IV, 558 b.

  1. Montségur près Mirepoix (Ariége). En 1241 Raimon VII s’engagea à ruiner ce château (Teulet, Layettes, n° 2898), pour lequel Gui de Lévis prête hommage à St Louis en 1245 (Teulet, n° 3370).