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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/31

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introduction, § v.

tendre réciter le poème, dont il aura pu ainsi introduire plus ou moins sciemment des réminiscences dans sa chronique.

V. Récits épisodiques.

En dehors de ces deux auteurs, il n’y a pas de chronique latine qui nous fournisse un récit original et développé de la croisade. On peut cependant puiser d’utiles renseignements dans les chroniques de Robert d’Auxerre et de Guillaume le Breton, qui nous fournissent pour certains événements un récit original. On peut en dire autant de quelques indications, fort sommaires, mais souvent instructives, qui paraissent à leur ordre chronologique dans la chronique d’Aubri de Trois-Fontaines. Je mentionnerai les passages relatifs à la prédication de 1211 (s. h. anno) ; sur le siége de Saint-Marcel (1212), où est mentionné « Martinus de Olit, Hispanus, » évidemment le « Marti Dolitz » de la chanson, v. 2302[1] ; sur le grave dissentiment qui se produisit entre Simon de Montfort et l’archevêque de Narbonne (1214) ; sur la répression de l’insurrection de Toulouse (1216). D’autres passages encore, relatifs à la croisade, sont dans la récente édition de Paul Scheffer Boichorst[2], imprimés dans le caractère réservé aux morceaux originaux, mais ils ne contiennent rien qui ne soit connu et parfois semblent abrégés du récit de Pierre de Vaux-Cernai, que l’auteur mentionne expressément à l’année 1203. Wilmans a émis, dans son mémoire sur la chronique d’Aubri[3], l’opinion que le chroniqueur aurait eu des communications orales ou des relations en forme de lettres, ce qui n’a rien que de vraisemblable,

  1. Voy. les Add. et corr. à II, 126, n. 4.
  2. Pertz, Scriptores, t. XXIII.
  3. Pertz, Archiv, X (1851), 216.