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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/355

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croisade contre les albigeois.

les oliviers. Ils campèrent ainsi par les jardins et les vergers. [4130] Désormais au dedans comme au dehors le siége sera dans son plein, dès que Montfort et Beaucaire se font tête. Mais Dieu sait connaître de quel côté est le droit, afin d’aider et de soutenir les plus légitimes héritiers ; car fausseté[1] et droiture[2] ont pris le gouvernement [4135] de toute cette guerre.

CLX.

Toute cette guerre semble tourner de façon que Dieu rende la terre à ceux qui l’aiment fidèlement ; car orgueil et droiture, loyauté et fausseté sont arrivés à l’extrême limite, car le jour de la revendication est proche ; [4140] car une fleur nouvelle s’épanouit de tous côtés, par quoi Prix et Parage reviendront ; car le vaillant comte jeune, habile et vaillant, demande raison de la spoliation et des pertes [qu’il a souffertes] ; par quoi la croix [de Toulouse] gagne et le lion [de Montfort] perd du terrain.

[4145] Le comte de Montfort mande les barons les plus sages, car il veut prendre conseil au sujet des difficultés qui lui sont survenues. Ils furent bien trente avec lui dans un verger ombragé. Le comte expose ses idées en redressant ses gants ; il était bien élevé, sage, habile et vaillant : [4150] « Seigneurs, je me plains à vous tous et à Dieu, des barons de la terre qui sont faux et truands. Je me lamente, je trouve dur de me voir ainsi déshériter par un gamin de quinze ans : sans puissance, sans force, sans argent

  1. Du côté de Simon.
  2. Du côté du comte de Toulouse.