Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/479

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[1217]
347
croisade contre les albigeois.

remparts [6835] et que le trébuchet brise le mur sarrazin[1], le château Narbonnais, la guette et la tour. Au nom du chapitre, composé d’hommes honnêtes et bons administrateurs, moi, qui suis l’un d’eux, je déclare pour moi et pour eux et pour tout le reste de la population, grands et petits, [6840] que nous risquerons tout, chair et sang, force et vigueur, avoir, pouvoir, sens, valeur, pour le comte monseigneur, afin qu’il conserve Toulouse et tout le reste de la terre. Et nous voulons vous faire savoir, et que cela reste entre nous, [6845] que nos compagnons s’en iront à la Toussaint pour louer des chevaliers, et nous savons bien où. » Arnaut de Montagut[2] leur dit : « Je vais avec eux, et les mènerai en sécurité jusqu’à Rocamadour. Bernart de Casnac[3] les recevra au retour, [6850] et

  1. C.-à-d. « antique », plus particulièrement « romain ».
  2. Ce nom et ce surnom étant assez fréquents (cf. vv. 2401 et 2458), il est difficile d’identifier le personnage qui les porte ici. Un Arnaut de Montagut figure en 1201 dans une charte de R. Rogier, vicomte de Béziers (Doat, CLXIX, 93) ; un autre en 1224 dans un acte d’échange entre Matfre de Rabastens et le comte de Toulouse (Teulet, Layettes du Trésor n° 1680) ; en 1227 dans une charte de Guill. Peire, évêque d’Albi (Doat, CV, 278) ; en 1231, avec la qualification d’« Albiensis miles », dans une transaction entre l’abbaye de S.-Audart (Montauban) et le comte de Toulouse.
  3. En septembre 1214, Raimon, vicomte de Turenne, fait hommage à Simon de Montfort pour les biens de « B. de Casnac » et de son épouse « Helvis ». Ces biens avaient été confisqués au profit de Simon « propter gravia et enormia delicta que adversus Deum et sanctam matrem Ecclesiam et dominum nostrum S. comitem de Monteforti in pluribus commiserant », et par Simon concédés au vicomte de Turenne. L’acte paraît être une restitution déguisée, parce que le vicomte s’y porte garant de la fidélité de B. de Casnac (Doat, LXXV, 55 ; Molinier, Catal. n° 88). On y voit