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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/569

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croisade contre les albigeois.

délivré et sauvé. » [8840] Et comme ils étaient ensemble réunis en conseil, B. de Comminges harangua les barons. Il parle bien et leur a inspiré l’enthousiasme : « Seigneurs francs chevaliers, le vrai Dieu Jésus-Christ nous aime et nous dirige. [8845] Nos ennemis, qui nous ont écrasés, il nous les a livrés et mis dans la main tous à la fois. Nous aurons la bataille, sans nul doute, et nous la gagnerons ; le cœur me le dit. Seigneurs, qu’il vous souvienne comme ils nous tiennent opprimés, [8850] comme toutes nos terres sont au pouvoir de seigneurs postiches ; comment ils ont tué les pères et les jeunes enfants, tué les dames et leurs époux, tué Parage ; comment ils se sont enrichis, tandis qu’ils nous faisaient errer par le monde en péril et à l’aventure, [8855] nous pourchassant sans trêve à travers les bois ! Par sainte Marie la vierge reine ! mieux vaut périr par les armes, par l’acier fourbi, que d’être toujours par eux écrasés et anéantis ! Et si aujourd’hui ils nous trouvent vaillants et solides, [8860] Parage sera à tout jamais honoré et obéi. Et si vous m’en voulez croire, puisque nous les trouvons à portée, leur affaire et la nôtre seront réglées en telle manière qu’enfer et paradis recevront des âmes[1]. Mieux vaut mort glorieuse que vivre ici dans la honte[2] ! [8865] Quant à l’avoir que nous conquerrons, il sera équitablement réparti entre nous. » Tous ensemble s’écrient : « Bien parlé !

    été fait prisonnier, puis qu’on cherchait à prendre Joris pour faire un échange.

  1. C’était le sort des faiditz, des bannis, cf. v. 9348.
  2. Même idée qu’aux vers 7149-50.