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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/575

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croisade contre les albigeois.

beaucoup d’autres barons, avec aussi les hommes du pays, le comte Amauri a mis le siége devant Marmande[1], [8955] mais il s’en repentirait si le roi[2] n’était venu, car il y avait dans la ville pour la défendre Centule d’Astarac[3], un riche vaillant jeune comte,

    le jeune roi. Mais son récit, qui débute par une grosse erreur historique, ne peut tenir devant le témoignage du poëme. Voici ses paroles (ch. XXXII ; Bouq. XIX, 213 e, 214 a) : « Anno autem sequenti ab incarnatione Domini M CC XIX, dominus Ludovicus, illustris regis Philippi filius, cum in deditionem cepisset Rupellam (D. Brial fait remarquer que la prise de la Rochelle est de 1224), quam expugnaverat contra regem Angliæ, cum exercitu suo venire adversus Tolosam disposuit peregrinus : cui venienti obvium fuit obsidere castrum quod dicitur Marmanda, quod erat comitis Tolosani, quod, ejus[dem] comitis mandato, comes Astariaci, Centullus nomine, et magnates Arnaldus de Blancaforti et Guillelmus Arnaldi de Tartalcer et milites multi susceperunt defendendum ; et cum per dies aliquos eos dominus Ludovicus expugnari fecisset, cognoscentes obsessi quod diu ferre non possent belli instantiam, data eis belli securitate, ejus se carceri reddiderunt et villam, ductique sunt capti apud Podium-Laurentium, servandi donec qui capti tenebantur a parte altera redderentur. »

    Des trois défenseurs de Marmande que nomme G. de Puylaurens, deux seulement sont mentionnés par le poëme : Centulle et A. de Blancafort ; quant au nom que D. Brial a lu « Arnaldi de Tartalcer », D. Vaissète (III, 310) le modifie en « Guillaume Arnaud de Tantalon », l’identifiant ainsi avec un personnage qu’on voit plus tard paraître avec le titre de sénéchal d’Agenais (Teulet, Layettes, 2487, 2739, 2874-5, etc.).

  1. Amauri était devant Marmande le 22 mai 1219 (Molinier, Catalogue, n° 171). On a vu plus haut (v. 8784) que le jeune comte avait repris possession de cette ville.
  2. Le fils du roi, ou le jeune roi, plus tard Louis VIII. On a déjà rencontré plus haut la même expression ; voy. p. 169 n. 4.
  3. Il s’était détaché depuis peu du parti des croisés, car le 23 déc. 1216 encore il se portait garant d’un hommage fait à Simon de Montfort (Molinier, Catalogue, n° 138). Il fit hommage au roi de France lors du traité de Meaux (Teulet, Layettes, n° 1999). Il