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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/590

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croisade contre les albigeois.

messager arrivèrent au comte Amauri, [9215] croyez bien qu’il n’eut pas envie de rire. Il était au siége de Marmande.

CCXII.

Au siége de Marmande est venu un messager, annonçant que le jeune comte avait vaincu les Français, que Foucaut, Jean, Tibaut étaient prisonniers, [9220] que les autres avaient péri. Le comte Amauri en fut très-irrité et poussa l’attaque avec d’autant plus d’énergie par eau et par terre. Les hommes de la ville se sont bien défendus, et au dehors, sur la place, il y eut bataille[1]. [9225] Des deux parts on échangea tant de coups d’épées, de lances, de lames tranchantes, que beaucoup, assiégés et assiégeants, et aussi beaucoup de chevaux, restèrent sur la place. Leur ténacité a été telle [9230] qu’ils se sont battus la nuit comme le jour. Mais bientôt leur survient un malheur qui consommera leur perte : c’est que l’évêque

    novo, comes Amalricus recessit verno tempore, affectus tædio magno et expensis. »

    On voit par cette dernière phrase que, selon Guill. de Puylaurens, ce combat aurait eu lieu, non pendant le siége de Marmande, mais pendant celui de Castelnaudari, dont le poëme ne dit mot, encore qu’il s’y soit produit un événement important, la mort de Gui, comte de Bigorre, le second fils de Simon de Montfort (cf. p. 290 n. 2), tué dans une attaque (G. de Puylaurens, ch. XXXI).

  1. La rédaction en prose, dans un passage dont l’équivalent ne se retrouve pas dans le poëme, probablement par suite d’une omission, mentionne à ce propos le nom du capitaine qui commandait dans Marmande, un certain Guiraut de Samatan (Gers, arr. de Lombez) ; voy. au t. I la note du v. 9222.